terça-feira, 19 de maio de 2015


MANIPULATION ARTICULAIRE



1-Qu'est-ce qu'une manipulation ?

  •  La manipulation vise à lever le blocage mécanique d'un segment articulaire par un  mouvement forcé à la limite de l'amplitude physiologique. Cette manœuvre ne doit cependant être ni brutale ni douloureuse.
    • Pour cela, le patient doit être parfaitement détendu : ceci s'obtient par des manoeuvres préparatoires, qui parfois, suffisent en elles-mêmes : massage, exercices de contracter-relâcher.
    • La manipulation ne doit jamais s'opérer en force : si le patient résiste, en raison d'une appréhension ou d'une douleur, il ne faut pas insister mais passer à une autre technique ou reconsidérer le diagnostic et la stratégie de traitement +++
    • La manipulation provoque généralement un craquement : ce n'est pas une "vertèbre démise" qui se remet en place, mais le bruit provoqué par un phénomène de vide articulaire, qui précède la libération d'une mobilité normale. Ce bruit ne doit pas inquiéter. Il peut aussi se produire lorsque l'on s'étire soit même.
    • Si le craquement ne se produit pas, il n'y a pas lieu d'insister. Une manipulation peut être efficace, même sans craquement
  •  Un diagnostic médical des douleurs doit précéder toute manipulation.
    • Ceci nécessite un interrogatoire et examen clinique précis, parfois des examens complémentaires qui servent essentiellement à éliminer formellement une contre-indication à la manipulation. 
    •  Lors de l'examen, le médecin teste la mobilité de la colonne vertébrale et note les directions où celle-ci est limitée ou douloureuse. Pour qu'une manipulation vertébrale soit réalisable, il faut que deux mouvements au moins (par exemple, flexion et inclinaison gauche), soient indolores et non limités. La manipulation est toujours réalisée dans le sens non douloureux,jamais à l'encontre de la douleur.
  •  Avant la manipulation proprement dite, le patient est mis en "position de manipulation" et le segment à manipuler est mis en tension. Si cette phase est douloureuse, le geste manipulatif est annulé et le médecin proposera un autre mode de traitement.

2-Les bonnes indications des manipulations

De manière générale, un blocage douloureux partiel après un effort ou un faux mouvement. Il ne faut pas que le blocage soit complet, dans toutes les directions. La manipulation est parfois réalisable immédiatement, avant que ne s'installe une contracture qui "verrouillera" le blocage. Mais ensuite, il faudra patienter avec un traitement médicamenteux classique,un collier cervical ou une ceinture lombaire. Au bout de quelques jours, lorsque la contracture a régressé, il redevient possible d'effectuer une manipulation pour libérer un blocage résiduel.
  •  Les douleurs cervicales peuvent s'accompagner :
    • de maux de tête, à l'arrière, parfois près des orbites oculaires : c'est la "névralgie d'Arnold" qui peut simuler une migraine.
    • de douleurs projetées au dessus des omoplates : c'est le syndrome de l'angulaire de l'omoplate en relation avec un blocage C4-C5.
  •  Les douleurs dorsales sont souvent interscapulaires (entre les omoplates), fréquentes chez les personnes longtemps assises et qui font peu de sport.
  •  Les blocages costo vertébraux apparaissent volontiers après une bronchite ou un alitement. Ils donnent une douleur postérieure, plus ou moins latéralisée, ressemblant à une névralgie intercostale. Parfois la douleur est vive, bloquant la respiration. Elle peut simuler un pneumothorax ou une douleur cardiaque (angine de poitrine). L'examen du coeur et des poumons est normal. Le médecin recherche à la palpation trois points douloureux (en avant, latéralement et en arrière), qui sont caractéristiques de ce type de blocage. L'effet de la manipulation est souvent spectaculaire.
  •  Les blocages à la jonction dorsolombaire. Situés au milieu du dos, ils sont fréquents après un faux mouvement, mais aussi après une station assise prolongée ou après le port prolongé d'un corset. Ces blocages s'accompagnent souvent de douleurs projetées plus bas : au niveau des crêtes iliaques, du haut des fesses, parfois des trochanters.
  •  Les douleurs lombaires basses ne sont accessibles aux manipulations que dans certains cas. Il faut éliminer une souffrance du disque intervertébral qui pourrait être aggravée par la manipulation et se compliquer de sciatique et de hernie discale.
  •  Les douleurs sacroiliaques et les coccygodynies posent toujours des problèmes délicats de diagnostic et de traitement. La manipulation ne peut avoir d'effet que si un dérangement mécanique précis a pu être bien identifié.
    • Les manipulations par toucher rectal sont d'indication exceptionnelle. Elles ne visent pas tant à "redresser" le coccyx qu'à détendre les muscles internes qui peuvent être contracturés. Seul un médecin est autorisé à pratiquer ce genre de geste.
    • Il n'y a aucune place pour des manipulations par toucher vaginal ! Une telle pratique relève de l'abus sexuel sur personne en situation vulnérable.

3. Les risques des manipulations vertébrales

Si elles sont réalisées à bon escient après un diagnostic médical, avec une technique correcte, les manipulations présentent peu de risques. Le médecin doit refuser de pratiquer une manipulation s'il juge que l'indication est mauvaise ou dangereuse. 
  •  Les accidents décrits sont les suivants
    •  Les fractures osseuses sont généralement le fait de manipulations sur des vertèbres pathologiques : ostéoporose, métastase...
    •  Les complications neurologiques au niveau lombaire : sciatique, cruralgie, qui peuvent parfois se compliquer de paralysie.
    •  Les complications neurologiques au niveau cervical : il peut s'agir d'une névralgie cervico brachiale par compression directe d'un nerf à destination du bras ; exceptionnellement, de complications plus graves par lésion vasculaire (artère vertébrale) qui peuvent donner des paralysies graves.
  •  Les contre-indications sont donc les suivantes :
    •  Patient très âgé ou souffrant de déminéralisation osseuse (ostéoporose).
    •  Douleur suspecte, à caractère permanent et surtout nocturne, qui impose un bilan complet avec radiographies et biologie (recherche d'infection, de métastase...)
    •  Blocage vertébral complet avec raideur et douleur dans toutes les directions.
    •  Névralgies radiculaires associées : sciatique, cruralgie, névralgie cervico brachiales.
    •  Les douleurs traumatiques récentes, qui font évoquer une fracture ou une entorse. Si les radios standard sont normales, il faut faire des clichés dynamiques en flexion-extension pour rechercher une instabilité dangereuse pour la moelle épinière !

4. Combien de séances sont nécessaires ?

  •  Dans les formes simples, une seule séance de manipulations suffit à lever un ou plusieurs blocages vertébraux.
  •  Si les douleurs restent intenses, il vaut mieux reconsidérer le diagnostic et le traitement.
  •  Si le patient a été soulagé, mais que la douleur récidive rapidement, il convient de s'interroger sur les causes qui favorisent le blocage : fatigue, mauvaises attitudes posturales, problèmes broncho-pulmonaires (tabagisme), manque d'activités sportives. Il faut alors proposer une démarche destinée à remédier à cette situation : rééducation active, psychothérapie, reprise d'activités sportives, réorganisation de la vie professionnelle...
  •  En aucun cas, il n'y a lieu de proposer des manipulations en série.

5. Après la séance de manipulations

  •  La reprise d'activités physiques doit être encouragée. Il n'y a aucune raison de recommander le repos et l'immobilité. Faire de la gymnastique, du vélo, de la natation (toutes nages), de la randonnée...
  •  Faire des auto-mobilisations et des étirements, toujours dans le sens indolore, sans avoir peur de provoquer des craquements.
  • Améliorer le contrôle postural, souvent défectueux du fait de la fatigue, des activités sédentaires prolongées. Une mauvaise posture favorise les blocages articulaires et les contractures musculaires, responsables de douleurs (cercle vicieux) :
    •  Combattre la tendance à se tenir voûté, les épaules enroulées, la tête en avant... Faire des exercices de renforcement des muscles dorso-scapulaires.
    •  Veiller au bon redressement lombaire, surtout en position assise (au bureau, en voiture)